Le Montréalais d'origine marocaine, Adil Charkaoui, toujours sous le coup d'un certificat fédéral de sécurité, déposera cette semaine une nouvelle requête à la Cour suprême du Canada.
Par l'entremise de son avocate, Me Dominique Larochelle, M. Charkaoui va adresser au plus haut tribunal au pays une requête pour faire invalider les dispositions de la Loi canadienne sur l'Immigration concernant le renvoi d'individus vers des pays qui pratiquent la torture.
Adil Charkaoui estime par ailleurs que le gouvernement fédéral n'a aucune raison de le harceler et le détenir, après les récents démentis offerts par le terroriste Ahmed Ressam, détenu aux Etats-Unis. Ce dernier a affirmé qu'il avait menti lorsqu'il a incriminé M. Charkaoui, en prétendant qu'il avait des liens avec le groupe Al-Qaida.
Ressam a expédié une lettre aux médias dans laquelle il revient sur ses déclarations contre Charkaoui, soupçonné d'être un terroriste inactif du Groupe islamiste combattant marocain, lié à Al-Qaïda.
Adil Charkaoui s'est rendu au Pakistan dans les années 90. Le terroriste Ahmed Ressam a affirmé, après son arrestation à la frontière américaine, en 2002, que Charkaoui était aussi passé par l'Afghanistan, où il se serait entraîné dans un camp militaire islamiste.
C'est ce que nie maintenant Ressam, qui explique avoir menti aux agents des services secrets canadiens qui l'interrogeaient en raison « de circonstances psychologiques difficiles ».
Deux autres suspects de terrorisme, Noureddine Nfiâ, incarcéré au Maroc, et Abu Zubayda, un Palestinien détenu à Guantanamo, avaient aussi affirmé que Charkaoui s'était entraîné dans un camp au Pakistan.
Leur parole a toutefois été remise en question. Le témoignage d'Abu Zubayda a déjà été rejeté par la Cour fédérale du Canada parce que peut-être obtenu sous la torture. Noureddine Nfiâ, lui, est revenu sur son témoignage, expliquant que ses aveux lui ont été soutirés sous la torture.
Maintenant qu'Ahmed Ressam renie ses déclarations antérieures, le ministre fédéral de la Sécurité publique Stockwell Day se dit prêt à revoir le dossier Charkaoui, et de faire interroger à nouveau Ahmed Ressam, condamné à 22 ans de prison au Colorado pour une tentative d'attentat contre l'aéroport de Los Angeles.
L'avocate de Charkaoui entend pour sa part exiger sous peu des modifications aux conditions de remise en liberté de son client en raison de ces récentes révélations qui, selon elle, permettent d'attaquer la validité des allégations du gouvernement canadien.
Adil Charkaoui a déjà passé deux ans en prison en vertu d'un certificat de sécurité. Il a été remis en liberté sous de strictes conditions, notamment celle de porter 24 heures sur 24 un bracelet électronique permettant aux autorités de le localiser.
En février, la Cour suprême du Canada a donné un an au gouvernement pour modifier les dispositions sur les certificats de sécurité afin de permettre à la défense d'avoir accès à l'essentiel des éléments contre les accusés.
En mars, le plus haut tribunal du pays a également accepté d'examiner une contestation du certificat émis contre Adil Charkaoui.
Source: Radio-Canada
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