Pas de nouveau procès pour Mumia Abu-Jamal. La Cour suprême des Etats-Unis a refusé lundi de se saisir d'une requête du célèbre militant noir, dans le couloir de la mort depuis 27 ans, qui réclamait de pouvoir être rejugé.
Mumia Abu-Jamal, âgé aujourd'hui de 54 ans, ancien militant des "Black Panthers" et ancien reporter radio, a été condamné à mort en 1982 pour le meurtre d'un policier blanc de Philadelphie l'année précédente. Il n'a jamais cessé de clamer son innocence, notamment dans des livres et des émissions de radio.
Son cas a pris depuis de nombreuses années une dimension internationale. Aux Etats-Unis et en Europe, les opposants à la peine de mort ont pris fait et cause en sa faveur en le disant victime d'un système judiciaire raciste.
Lundi, en refusant de se saisir de la requête d'Abu-Jamal, la Cour suprême des Etats-Unis a, de fait, confirmé le verdict de culpabilité rendu à son encontre en 1982.
Dans leur pourvoi, les avocats du militant noir réclamaient que leur client puisse bénéficier d'un nouveau procès au motif que des noirs avaient été exclus de la composition du jury l'ayant condamné à la peine capitale.
Toutefois, si la culpabilité d'Abu-Jamal est désormais définitive, la question de la validité ou non de sa condamnation à la peine de mort n'est toujours pas réglée.
En effet, en mars 2008, une cour d'appel de Philadelphie (Pennsylvanie) a confirmé le verdict de culpabilité rendu en première instance, mais a jugé que la condamnation d'Abu-Jamal à la peine de mort n'était pas valide au motif que des instructions erronées avaient été données au jury durant les délibérations en vue de la sentence. Avec des consignes correctes, le jury aurait peut-être décidé de condamner l'accusé à la perpétuité, ont fait valoir les juges d'appel.
Le ministère public a fait appel de cette dernière partie du jugement d'appel devant la Cour suprême des Etats-Unis, qui ne s'est pas encore prononcée sur cet aspect du dossier.
Si la Cour suprême confirme la décision de la cour d'appel, un nouveau jury devra délibérer sur la peine à infliger à Abu-Jamal et pourra éventuellement décider de le condamner plutôt à la réclusion criminelle à perpétuité.
En revanche, si la décision de la cour d'appel est annulée par les juges suprêmes, une date d'exécution pourra être fixée. AP
Source: Associated Press
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