dimanche 18 mars 2007

L'enquête sur la torture de trois Canadiens est sur le point de débuter

Rappelons tout d'abord les faits. La commission d'enquête canadienne appelle à une révision «indépendante et crédible» de trois autres affaires parallèles à l'affaire Maher Arar mettant en cause trois ressortissants canadiens d'origine arabe qui ont été détenus, interrogés et torturés en Syrie ces dernières années avec la possible complicité ou l'implication des services de renseignements canadiens et d'autres services de renseignements étrangers. Ahmed Abou El Maati a été détenu onze semaines à son arrivée en Syrie le 12 novembre 2001 avant d'être transféré en Égypte, où il a à nouveau été sévèrement torturé et où il est resté en détention sans avoir été inculpé ni jugé jusqu'au 11 janvier 2004 ; Abdullah Almalki a été détenu dans les locaux de la branche palestinienne de Damas pendant vingt-deux mois, du 3 mai 2002 au 10 mars 2004, et Muayyed Nureddin a été détenu en Syrie du 11 décembre 2003 au 13 janvier 2004. Le professeur Stephen Toope, ancien président du Groupe de travail des Nations unies sur les disparitions forcées ou involontaires, qui a mené les recherches, s'est entretenu avec ces hommes et a conclu que chacun d'entre eux avait apporté des preuves crédibles de tortures subies en Syrie.

M. Iacobbuci a été désigné en décembre afin de faire enquête sur les gestes posés par le SCRS, la GRC et le ministère des Affaires étrangères, en vertu d'un mandat lui ayant été confié par le ministre de la Sécurité publique, Stockwell Day. Ce mandat vise à déterminer si la détention des trois hommes a résulté d'actes fautifs de la part d'officiels canadiens et s'ils ont été torturés.

----- Mise-à-jour le 21 mars 2007 -----

L'ancien juge de la Cour suprême Frank Iacobucci promet de fouiller les rôles joués par la Gendarmerie royale du Canada et le Service canadien du renseignement de sécurité dans l'arrestation et la torture à l'étranger de trois Canadiens accusés de frayer avec des terroristes en sol canadien.

Mais pour des raisons de sécurité nationale, le public pourrait ne jamais connaître ce qu'il découvrira.

Dans sa déclaration d'ouverture, mercredi, M. Iacobucci a reconnu que le huis clos prévaudra pour la majeure partie des travaux de la commission d'enquête en vertu du mandat qui lui a été confié par le gouvernement conservateur. Mais il a exprimé l'espoir que le secret n'entame pas la confiance de la population envers la commission.

Il a souligné qu'il n'avait accepté le rôle de commissaire qu'à la condition que l'enquête soit indépendante. Il s'est engagé à être le plus vigilant possible pour s'assurer que l'enquête soit aussi indépendante, approfondie et équitable que possible dans les circonstances
© La Presse Canadienne, 2007

Source : BRANCHEZ-VOUS!

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