Le 14 mars 2007, deux femmes ont été condamnées à la lapidation au Soudan pour adultère, selon le journal Juba Post.
Amunah Abdallah, 23 ans, et Sa'diah Fadul, 22 ans, ont été condamnées par un tribunal d'Al-Azazi, dans la province Manajil de l'Etat d'al-Jazirah, un des 26 Etats du Soudan. Le journal rapporte le témoignage d'un activiste pour les droits humains, Faysal al-Bagir, selon lequel les deux femmes - originaires de la tribu Tama au Darfour – sont actuellement détenues dans la prison de Wad Medani.
Concernant la situation actuelle au Soudan
En conformité avec la loi de la Sharia, le Code pénal soudanais prévoit des punitions corporelles comme les flagellations, les amputations, les lapidations et les crucifixions, en plus de l'exposition du corps en public après l'exécution.
Sur la base de l’article 146 du Code pénal soudanais de 1991, n'importe qui commettant le délit d'adultère doit être puni par la lapidation si le coupable est marié ; cent coups de fouet si le coupable n'est pas marié, tandis que l’homme célibataire peut être sujet, en plus des coups de fouet, à l’exil pendant un an. Selon les articles 167 et 168, la peine pour le délit de vol à main armée, dite « harraba », est la mort ou la mort suivie de la crucifixion. L'article 171 établit que n'importe qui commet un vol peut être condamné à l'amputation de la main droite si la valeur des choses volées est égale ou supérieure à 4,25 grammes d'or.
De telles punitions sont incompatibles avec le droit humanitaire international et les obligations du Soudan, en particulier envers le Pacte international sur les droits civils et politiques que le Soudan a ratifié.
Une guerre civile a ravagé le pays pendant vingt ans, faisant 2 millions de victimes. En 2003, une autre guerre a éclaté dans la région du Darfour limitrophe du Tchad, qui a déjà fait 10 000 victimes et un million de réfugiés. L'organisation Human Rights Watch a accusé le gouvernement soudanais d'avoir envoyé ses troupes pour appuyer les milices arabes dans le Darfour contre la population d'ethnie Fur.Sur la base de la loi sur l'état d'urgence de 1998, le gouvernement a institué dans la partie occidentale du pays des tribunaux spéciaux composés de deux juges militaires et un civil pour poursuivre en justice les cas de banditisme. Les prévenus, qui ne bénéficient pas d’une défense légale adéquate, ont une semaine de délai pour faire appel au tribunal du district. Pourtant, des cas de personnes exécutées le lendemain de la sentence ont été rapportés.L'article 33 de la nouvelle Constitution (émanant du Parlement, ratifiée par le pésident et validée par un référendum populaire le 1er avril 1998) a abrogé la peine de mort pour les mineurs, que le Soudan était jusqu'en 1998 un des rares Etats à maintenir.Selon l'Organisation Soudanaise contre la Torture (SOAT), entre mars 2003 et mars 2004, 71 personnes ont été condamnées à mort, dont au moins 10 ont été exécutées. Au total, au moins 13 exécutions ont eu lieu en 2003. En 2004, 88 condamnations à mort ont été annulées concernant des personnes accusées d’affrontements interethniques à Rizeiqat, au Darfour. Arès deux années de pourparlers entre le gouvernement et les rebelles du sud, un accord a été trouvé en janvier 2005. Mais en 2003, des heurts ont commencé au Darfour pour l’autonomie de la région. Plus d’un million et demi de personnes ont dû fuir, et des dizaines de milliers ont été tuées. La Constitution soudanaise par intérim, adoptée en juillet 2005, n’abolit pas la peine de mort, et permet au contraire son application aux mineurs de moins de 18 ans. Le texte stipule qu’un mineur au moment des faits ne doit pas être condamné à mort, sauf pour les cas de « hududs », ces crimes punis de peines fixes selon le Coran. En 2005, au moins deux mineurs ont été exécutés dans la prison Khartoum. En novembre 2006, sept hommes ont été condamnés à mort pour le meurtre de policiers lors d’émeutes survenues en mai 2005 dans un camp de déplacés. Le Soudan a ratifié le Pacte international sur les droits civils et politiques et la Convention sur les Droits de l’Enfant, et signé la Convention contre la Torture et les traitements et punitions cruels, inhumains ou dégradants et le Statut de la Cour Pénale Internationale (qui interdit le recours à la peine de mort).
Source: Ensemble contre la peine de mort
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