mardi 24 juillet 2007

Plainte pour tortures déposée contre l'ex-président péruvien Fujimori

Une plainte pour tortures visant l'ex-président péruvien Alberto Fujimori a été déposée mardi devant un tribunal de Santiago par les avocats de deux victimes de tortures présumées commises sous son régime (1990-2000).

Alberto Fujimori est né le 28 juillet 1938, à Lima, dans une famille d’immigrés japonais. Il est ingénieur agronome de formation et a obtenu une Maîtrise en mathématique à l’université du Wisconsin. Après avoir été doyen de la Faculté des sciences de l’Université nationale d’agriculture de 1984 à 1989, il fonde un parti politique (Cambio 90).

Il est élu Président de la République le 28 juillet 1990. Il occupera ce poste jusqu’au 20 novembre 2000, date à laquelle il annonce sa démission, depuis le Japon, suite à une série de scandales mettant en cause son gouvernement. Le Congrès refusa toutefois sa démission et prononça sa destitution le lendemain. Alberto Fujimori décide alors de se réfugier au Japon, où il obtient la nationalité.

La plainte a été présentée devant un tribunal de Santiago par les avocats chiliens, Hugo Gutierrez et Hiram Villagra, représentant deux citoyens péruviens, Maria Elena Loayza et César Mamani.

Dans les affaires de crimes contre l'humanité, l'extra-territorialité de la justice est admise, a expliqué l'avocat Gutierrez.

Les faits qui sont reprochés à Alberto Fujimori sont notamment liés aux activités du Groupe Colina, un escadron de la mort paramilitaire. Plus particulièrement, ce groupe aurait exécuté 15 civils, dont un enfant de 8 ans, en 1991 dans le quartier Barrios Altos à Lima. Il se serait aussi rendu coupable de la disparition de 9 étudiants de l’Université La Cantuta et de l’un de leurs professeurs en 1992. Il serait aussi lié à l’enlèvement, la torture et l’exécution de Mariela Lucy Barreto, qui fut retrouvée décapitée en mars 1997.

Le Groupe Colina était directement supervisé par Vladimir Montesinos, qui était à l’époque Conseiller du président et chef de facto des Services secrets du pays. Alberto Fujimori est soupçonné d’avoir été l’auteur intellectuel des activités du groupe.

«Les (deux) citoyens péruviens ont été sauvagement torturés par le régime de Fujimori (...). En vertu des traités internationaux, le Chili est dans l'obligation d'enquêter et de juger», a souligné Me Gutierrez.

Cette action en justice cherche à obtenir le jugement d'Alberto Fujimori dans le cas où la Cour suprême chilienne (saisie, en appel, d'une demande de son extradition par l'État péruvien) confirmerait la décision d'un juge chilien ayant rejeté cette demande en première instance.

M. Fujimori, aux arrêts domiciliaires à Santiago, est réclamé par la justice péruvienne pour douze dossiers de violations des droits de l'homme et de corruption.

Le 11 juillet, un juge chilien avait rejeté la demande d'extradition de l'État péruvien qui a aussitôt fait appel de cette décision.

Le sort d'Alberto Fujimori dépend désormais de la Cour suprême chilienne qui devrait se prononcer sur ce dossier d'ici à trois mois et de manière définitive.

Source: Cyberpresse (Agence France-Presse, Santiago), Trial Watch

2 commentaires:

Jean-julien Guyot a dit…

excellente initiative que ce nouveau blog Natalie !

J'attire ton attention sur celui de Marc un ami des pays bas, qui traite de pub sociétal : houtlust (http://blogger.xs4all.nl/marcg/).

Marc nous prépare quelque chose pour la rentrée (osocio http://www.osocio.org/).

sur Houtlust il est souvent question des droits de l'homme et de campagnes humanitaires.

Merci pour ton travail !

Natalie a dit…

Merci Jean-Julien pour ces bons mots.

Je vais de ce pas visionner le lien que tu m'envoies.

Merci beaucoup!!